Cette fois-ci, nous sommes enfin dans des pays qui n'ont pas signé les accords de shengen...
La douane nous occupe une bonne heure ! tampons sur le passeport pour quitter le Pérou, et rebelotte pour valider notre entrée en Bolivie ! Et en 5 exemplaires je vous prie ! Pour le moment, nous n'avons qu'une autorisation de 30 jours, mais nous pourrons la prolonger si besoin.
Au prim' abord, la Bolivie ne nous dépayse pas trop ! La transition est douce, et nous filons vers Copacabana, après un nouveau col à plus de 4000 mètres...
Afin de fêter notre arrivée en Bolivie, nous décidons de nous payer un hotel "chic". Surtout, nous prenons une bonne douche chaude: ce n'est pas tous les jours !!!
Nous visitons copacabana, regardons les gigantesques sacs de pop-corn que les Boliviens vendent dans la rue, faisons laver notre linge (qui en a bien besoin, lui aussi), et nous nous reposons...
Nous y croisons 2 couples de motards Français avec lesquels nous discutons un moment. un des 2 couples nous enverra bientôt quelques renseignements sur la route pour Uyuni (pourrie et sablonneuse... une cata, parrait-il !): il faut dire qu'ils vont plus vite que nous !!
A copacabana, nous mangeaons à la "comedor popular", qui ressemble un peu à notre soupe populaire, et discutons avec une Bolivienne. Nous lui annonçons que nous partons demain pour LA Paz, en bicyclette... Elle nous traite de fous, et nous fait un grand signe avec son index en travers de la gorge pour nous signifier les dangers qui nous attendent, puis elle nous montre son grand couteau en nous expliquant qu'il faut que nous soyons armés... Les enfants nous regardent avec inquiétude, tandis que nous les rassurons mais...nous regardons d'un air perplexe...
Renseignements pris auprès de l'hotel dans lequel nous logeons, il ne devrai pas y avoir de soucis: ils n'ont pas entendu parler de problème rééls sur cette route, et ont accueillis des voyagerus qui étaient venus à pied sans encombre il y a peu.
Ils nous conseillent tout de même de bien nous renseigner auprès des postes de police qui jalonnent la route...
- Gloups !
Heureusement, nous ne rencontrerons aucun problème sur la route, de jour comme de nuit !
- OUF !
- "Vous voyez, les enfants, on vous avait bien dit que nous ne risquions rien !"
Nous mettrons 3 jours pour rejoindre la Paz. Passant un col à plus de 4250 mètres, dormant une nuit sur un chantier d'un nouvel hopital en construction, avec les ouvriers, et le lendemain, nous plantons la tente derrière un batiment semi-abandonné, sous la protection de notre voisin, un petit papi très local !
Une chose incroyable, en Bolivie :
On s'installe dans un coin où il n'y a personne... On est seuls au monde...
Et, un moment plus tard, passe un troupeau de vaches, puis un groupe d'enfants, un troupeau de moutons, une grand-mère avec son ane, un papa avec ses 2 garçons, un vieux grand-père en vélo... Et ceci, partout oú l'on va !!
Alors, lorsque l'on se cache derrière une touffe d'herbe un peu petite (ça arrive...), pour satisfaire un besoin tout naturel, il faut vraiment ètre vigilant !!
Les femmes, ici, ont des grandes jupes, et il n'est pas rare de les voir tranquillement accroupies, avec un liquide qui coule sur le trottoir... On les voit ensuite se dandiner pour remettrel eur culotte, et c'est reparti pour un tour !! Du côté des filles bicyclettonnes, c'est nettement plus compliqué ! Pas de jupe, et un petit reste de pudeur toute européenne nous oblige à chercher les touffes d'herbe, et un minimum de tranquilité !
Les nuits passées sous la tente à plus de 4000 mètres d'altitude sont bien bien fraiches...
Il gêle la nuit, mais nous n'avons pas de termomètre mini-maxi pour savoir la température exacte... Toujours est-il que nous dormons avec sous-vêtements thermiques, polaires, et je garde même mon bonnet !! C'est très glamour ! Mais l'essentiel est que nous n'avons pas froid ! Heureusement, le matin, le soleil commence à ráchauffer les tentes vers 6h30, et même si dehors, il fait froid encore un moment, nous nous habillons au chaud avant de sortir préparer le déjeuner et démonter les tentes...
Mais lorsque l'on nous propose un hébergement entre 4 murs, nous ne refusons jamais ! Avant-hier, dans une école, par exemple... Les nuits restent fraiches, car il n'y a aucune isolation, et beaucoup de courants d'air mais surtout, nous n'avons pas trop froid pendant le repas du soir... Et ça, c'est bien appréciable !
Nous avons eu aussi une petite séquence émotion...
Nous devions prendre un bac pour traverser une petite riviere. Normalement, les touristes descendent de leur car, et empruntent une petite vedette pour traverser en toute s{ecurit{e, car les bacs sont tres... locaux ! Avec nos vélos, nous voisi en train d'embarquer sur le bac local, lorsque je vois qu'ils embarquent le vélo de Faustine sur celui d'a coté... Nous crions, et ils repassent le vélo par-dessus bord, dans la bonne embarcation. Tout a coup, je vois le bateau s'eloigner de la rive, alors que Faustine et Jules y sont encore... Stupeur et tremblement.... Je cris á Joel que nous partons, il se met a crier: NO NO NO. Faustine voit le bateau partir et se met á pleurer, Jules tente de la rassurer, Marick se met a pleurer lui aussi.... C'est la panique.... Joel hurle toujours, je tente d'expliquer que les enfants ne peuvent pas rester seuls sur l'autre rive, qu'ils ne parlent pas Espagnol... Le propriétaire du 4x4 embarqué qvec nous, et un dentiste nous soutiennent, et finalement, le batelier accepte de faire demi-tour, avec difficult{e (le vent souffle...). Jules et Faustine sautent á bord.... OUF ! la bicyclettons team est au complet !
Et nous descendons vers la Paz...
C' est époustouflant...
Nous parcourons d'abord une dizaine de km à El Alto, dernière grande ville de l'altiplano avant La Paz... Ici, se succèdent tous les métiers du monde ! Certains fabriquent des briques en adobe, d'autres font des sièges pour les combis (petits transports en communs sud-américains), des femmes gardent des moutons au bord de la route, des cireurs de chaussures attendent des clients... Tout un monde très vivant, avec des mini-bus qui nous coupent la route régulièrement en klaxonnant, faisant même peur à Faustine...
Puis, nous arrivons sur une auto-pista, grande autoroute (interdite aux vélos, mais que les bicyclettons se feront un plaisir d'emprunter...) qui plonge littéralement vers La Paz.
Là, la vue est incroyable. Des maisons à perte de vue... en bas, à flanc de montagnes, à gauche, à droite... de 4150 mètres (el Alto), jusqu'à 3500 mètres d'altitude, la ville n'est que Maisons... C'est comme si Grenoble était construite aussi le long de la chartreuse, de belledonne... Incroyable... J'en ai les larmes aux yeux, et Mème Joël est (un peu ) ému !
Lorsque nous arrivons à La Paz, nous nous garons sur une des places principales, comme d'habitude, pour que je surveille les vélos avec les petits pendant que Joël et Jules cherchent un hotel dans les environs.
Nous sommes vite entourés de badauds, mais nous avons l'habitude ! Un suédois et sa femme, bolivienne, nous aborde, et discute un moment avec nous. Ils nous invitent ensuite dans leur maison, où ils ont un petit appartement qu'ils doivent louer prochainement, mais qui est encore vide à ce jour...
Wahou!! Nous avons un 2 pièces pour nous tout seuls dans les hauteurs de la Paz ! Et Quelle vue sur La Paz ! Incroyable !! Nous sommes à 4000 mètres, et nous surplombons toute la ville. De jour, c'est magnifique, mais de nuit, nous avons l'impression d'un sapin de noël géant, rien que pour nous ! NOUS SOMMES LES ROIS DU MONDE !!!!
Amanda et Busse, nos hotes, nous explique quel bus prendre, et nous aident à trouver un combi qui pourrait nous emmener au départ de la "route de la mort", puis nous récupérer pour nous remmener à La Paz, morts ou vifs...
Le départ pour la fameuse route est prévu dans 3 jours: nous avons maintenant le temps d'acheter des souvenirs, et de les envoyer en France... Depuis 2 mois, nous expliquons aux enfants que nosu achèterons des souvenirs ici, car la poste fonctionne bien ( et elle est plutôt bon marché: 40€ pour 7 kg de colis).
3 jours à La Paz nous permettent de nous reposer: Visite du marché aux sorcières, découverte du musée de la coca, où nous rencontrons une famille francaise qui voyage depuis 6 ans en bateau (les enfants auront bien du mal à se quitter...)vision surprenante de foetus de lamas séchés (qu'ils mettent dans les fondations des maisons pour porter chance...), péché de gourmandise devant d'énormes glaces ou autres tartes au citron meringuées (béa, encore une petite pensée pour toi...), flanerie devant les échoppes de souvenirs...
Puis c'est le grand départ pour la route de la mort ! Nos testaments ne sont pas faits, tant pis, on y va !